Souviens-toi… Sydney

Tout d’abord je voudrais remercier Eneeh Quarter, qui m’a contactée après la lecture d’une de mes chroniques, en souhaitant vivement que je fasse la sienne. Toujours ouverte à une nouvelle lecture, j’étais ravie d’accepter.

Résumé :
Élevée dans une famille profondément religieuse, Claire se donne tout entière à sa foi. Pourtant, dès son mariage, ressurgissent les démons du passé demeurés pendant des années enfouis au plus profond d’elle et dont elle ne soupçonnait pas l’existence. Deux événements tragiques vont l’amener à questionner ses croyances et mettre en doute la sincérité des personnes de son entourage. Elle entame alors un voyage qui, petit à petit, l’amènera à réfléchir sur ce qui a toujours été pour elle «la vérité». Mais réussira-t-elle à en sortir indemne ? Et surtout, quelle est cette ombre mystérieuse qui vient lui rendre visite la nuit ?

440 pages – Harpitanja Éditions (01/03/2020)

Mon avis :
Le sujet s’annonce difficile, et le premier chapitre ne laisse pas le temps de respirer puisqu’il s’agit d’un homme enterrant un corps d’enfant.
Au cours du récit, on découvre en même temps que Claire des éléments de sa vie enfouis au plus profond d’elle-même, mais qui refont surface lorsqu’elle épouse Jérémie contre l’avis de tous, même si c’est à mots couverts.
Des mystères, des secrets de famille, elle creuse, les portes restent closes. Heureusement qu’elle peut compter sur son amie et collègue Éloïse, qui connaît elle aussi très bien l’Organisation, mais en parle différemment de ce que Claire a l’habitude d’entendre à la Salle ou ailleurs.
Le livre, écrit d’après des faits et une expérience personnelle réels, reste une fiction, mais témoigne avec justesse des problèmes rencontrés lors du traitement de cas de viols ou de pédophilie. C’est toute une communauté qui doit ouvrir les yeux sur les conséquences que de tels traumatismes peuvent causer. On se rend compte à quel point les membres de ladite communauté sont endoctrinés, et ont des œillères depuis des générations quant au monde qui les entoure. Si cela avait été « juste » fictif, je n’aurais pas trouvé les personnages très crédibles (surtout la mère de Claire). J’ai vraiment halluciné en lisant certains comportements, et je crois que si je m’étais trouvée face à de pareils cas, mes réactions auraient été plutôt virulentes.

Prenant ce livre comme un roman, j’ai eu du mal à suivre les allers-retours incessants entre le présent et le passé de Claire, principale protagoniste de l’histoire, dont les détails pouvaient paraître lourds et pas franchement indispensables à certains moments. Si on ajoute toutes les explications dues à la religion secte des Témoins de Jéhovah – et quelques fautes de français oubliées de manière récurrente – j’avoue que ma lecture du premier tiers de l’ouvrage s’est avérée plutôt laborieuse.

Mais j’avais promis une chronique, alors je me suis accrochée. Et j’ai bien fait ! Une fois que Claire est dans  sa vie d’adulte, qu’elle commence à trouver les clés des portes qu’elle souhaite ouvrir depuis des années, les choses avancent, les événements passés se mettent en place et s’expliquent de manière tout à fait  cohérente. Les questions posées trouvent leurs réponses, des vérités éclatent, et elles ne sont pas toujours bonnes à dire. Pas pour tout le monde en tout cas.

Habituellement je rédige mes chroniques « à chaud », mais pour cet ouvrage j’ai préféré laisser décanter… histoire de digérer un peu, et de garder un esprit aussi objectif que possible.

Qu’on apprécie ou pas cette lecture, elle a le mérite de ne pas laisser indifférent.

Si vous voulez en savoir plus, c’est ICI

4 réflexions sur “Souviens-toi… Sydney

  1. Bonjour,
    Merci d’avoir pris le temps de lire et de critiquer mon roman.
    Effectivement, je suis consciente qu’il peut être difficile à livre pour certains. Il a d’ailleurs été écrit prioritairement pour les personnes navigant dans le milieu des témoins de Jéhovah. Ce furent, d’ailleurs, les premiers lecteurs du livre. Depuis, le cercle s’est élargi et je peux compter sur un lectorat plus vaste.
    Comme je le signale en début d’ouvrage, je n’ai pas du tout voulu faire une critique gratuite du mouvement, ni avais l’intention de régler des comptes. Je ne souscris pas aux phrases toutes faites que j’ai lu ici et là, comme quoi les témoins de Jéhovah sont tous des pédophiles, qu’ils laissent mourir leurs enfants et que la majeure partie souffre de trouble mentaux. J’ai connu de très belles personnes et mon expérience m’a démontré que des bons et des mauvais, on en trouve de partout, dans la même proportion.
    Bien sûr, tout le monde criera à l’horreur en entendant certaines histoires scabreuses. Ce qui fait la différence, au sein de l’organisation TJ, c’est que la soumission à l’organe directeur est sans failles. Comment cela pourrait-il en être autrement, puisqu’il parle au nom de Dieu? Alors, quand on entend que tout va bien, que l’affaire est entre de bonnes mains et que Dieu est capable de purifier son peuple, alors on fait confiance. On se repose sur Jéhovah et on ne dit rien pour ne pas porter ombrage au nom de Dieu.
    Je puis assurer que les différentes réactions des personnages du livre ne sont pas exagérées. Ce serait plutôt le contraire. La mère de Claire a une réaction typique de ce qui se passe dans la réalité. Mais, en faisant les recherches durant l’écriture du livre, je me suis rendu compte qu’il pouvait y avoir des actions pires que cela. Pas seulement chez les témoins de Jéhovah, mais de partout. Des pères qui violent leur propres enfants, des femmes qui se taisent, des enfants que l’on ne croit pas. Oui, tout cela existe. Mais chez les TJ, cela est traité en interne, toujours pour ne pas salir le nom de Dieu. En réalité, pour sauvegarder les intérêts de la Watchtower. Tout cela a été mis en évidence lors de la tenue de la commission royale sur les abus sur mineurs en Australie, ainsi que lors de certains procès aux États-Unie (Candace Conti, entre autre) et au Canada.

    Pour finir, concernant les « quelques fautes de français oubliées de manière récurrente », est-ce que je pourrais en connaître quelques-unes? Cela serait utile pour une prochaine édition.
    Merci

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    • Effectivement, le but étant de ne pas se contenter des clichés, mais bien de voir ce qui se passe « de l’autre côté du miroir », il fallait appuyer sur le traitement en interne des TJ. Mais quand on ne fait pas partie de l’Organisation, et qu’en plus on est athée, on a vraiment du mal à se dire que ça se passe comme ça. Bien sûr, la maltraitance, les viols et les abus ont malheureusement toujours existé, quels que soient les milieux.
      Ce n’est pas que j’ai douté de votre expérience, mais c’est humainement compliqué d’excuser ou même de comprendre les différents comportements et réactions (ou plutôt les non-réactions). Mais comment réagirions-nous si nous avions grandi sous l’égide des TJ ?
      Quant aux quelques fautes dont je parle, je ferai une relecture en septembre et vous transmettrai les corrections avec plaisir. En espérant que votre livre fasse beaucoup de bruit 😉

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